Applications de la robotique pour la décarbonation de la mobilité

Le nouveau contexte énergétique amène à repenser la mobilité quotidienne pour réduire son empreinte carbone. Est ce que la délégation de conduite pourra y contribuer ?

Rappel : Un véhicule terrestre à moteur consomme de l’énergie pour se déplacer (traction, conduite, sécurité dont éclairage) et maintenir la température de l’habitacle selon les besoins des personnes, animaux ou marchandises transportés en les protégeant des écarts de température extérieure (chauffage, conditionnement, ventilation). Du fait que les fonctions du conducteur sont déjà assistées par des systèmes électrotechniques et connectés, la délégation de conduite augmentera la puissance informatique de ces systèmes dans des conditions qui ne sont pas aujourd’hui mesurables. En effet le rapport prospectif publié en début d’année par le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) rappelait que dix-sept ans après le challenge de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) le véhicule totalement autonome n’est toujours pas là. Nous ne savons pas encore quand l’environnement psycho-sociologique face au numérique se stabiliserait entre les usagers, les transporteurs et les personnes vulnérables de façon acceptable pour un « vivre ensemble » sur les routes. La voie qui semble possible dans le meilleur des cas pour parvenir à cette acceptabilité est le perfectionnement progressif des aides à la conduite et le développement de cas d’usage particuliers, comme les navettes navettes publiques et les robots-taxis sur des itinéraires parfaitement définis ou dans des zones limitées. Prospective 2040-2060 des transports et des mobilités. 20 ans pour réussir collectivement les déplacements de demain Dans le cas des robot-taxis, la consommation de carburant devrait peu augmenter du fait de la délégation de conduite, mais le chiffre d’affaires supplémentaire que qu’apporte le voyageur supplémentaire sera avantageux pour le territoire s’il s’agissait avant d’un autosoliste.

Les véhicules autonomes sont supervisés : La délégation de la conduite de certains véhicules sur certains segments de route crée un nouvel emploi : celui du superviseur de la flotte de véhicules dont la conduite est déléguée. Il ne s’agit pas seulement de nouveaux objets techniques embarqués , mais d’un système de transport dont le service d’exploitation à distance doit être disponible sur toute la plage horaire où la flotte peut circuler. Il faut aussi assurer les mêmes fonctions techniques que pour les autres véhicules (alimentation en carburant, dépannage, réparations, maintenance).
Ce Système de Transport Routier Automatisé est décrit dans les textes d’application de la loi LOM qui constitue avec ses textes d’application un cadre juridique complet permettant le déploiement de ces systèmes. L’Arrêté du 7août 2022 (Code des Transports R.3152-3 ) sur l’habilitation des intervenants à distance dans le cadre des systèmes de transport routier automatisé est le plus récent de ces textes. Article (urba2000.com).

Ce système sera aussi un covoiturage Le territoire qui comptabilisera le carbone de sa mobilité routière verra que cette mise en commun de la fonction de conduite qui est aujourd’hui répartie entre les conducteurs de véhicule qui deviennent les clients d’un service de transport collectif va dans le bon sens.
Cas d’usage :
• Les navettes qui ont été expérimentées dans des zones denses à la vitesse des piétons et n’ont pas trouvé leur clientèle. L’avenir dira si un nouvel équilibre sera possible en augmentant la vitesse sur certains types de territoires.
• Les Minivans électriques autonomes de la société SuburVAN sont proposés actuellement à des communes périrurbaines avec pour rejoindre en mois de 10 minutes les gares TER/RER
• D’autres offres se manifesteront vraisemblablement dans les mois qui viennent puisque les idées avancent et que l’État français porte un intérêt stratégique sur ce sujet dont on continue à parler dans les pays qui ont une industrie automobile.

Le transport de marchandises par des véhicules autonomes est différent en ce qui concerne l’équilibre financier mais nécessite également une supervision si on veut aller au-delà d’une simple télécommande qui exige un opérateur pour piloter chaque robot. C’est ce que propose la société KOMPAÏ robotics qui a étudié et réalisé des prototypes «  tous terrains » de robots qui pourraient sortir des usines et des entrepôts où l’on trouve aujourd’hui de plus en plus de véhicules à guidage automatique (AGV) et de robots autonomes mobiles (AMR) à côté des chariots à fourches manuels. AGV et AMR : l’automatisation mobile s’invite en entrepôt (voxlog.fr) Par exemple un robot coursier qui permet de relier différents bâtiments sur un site fermé (jusqu’à 250kg, vitesse max 15 Km/h) Ce type d’application a une bonne performance énergétique : le véhicule vide pèse 100 kg et sa puissance est seulement de 3,4 kW Robot logistique autonome - KOMPAÏ robotics (kompairobotics.com)

Rédaction Jean-François JANIN
Décembre 2022